Prides 2024 : cibles d’une poussée de répression policière et d’extrême droite
Alors que se déroulait la pride de Tours, des néonazis scandaient des slogans lgbtiphobes un peu plus loin avec la bénédiction de la préfecture, qui a autorisé cette “contre-manifestation”, et plus tard dans la soirée une participante de la pride a été agressée par un individu d’extrême droite.
À Lille, les commerçants organisateurs du village asso, après avoir refusé de prendre position contre l’extrême droite, ont menacé d’envoyer la police sur des manifestant-es propalestiniens et de brandir un drapeau de l’État colon et génocidaire d’Israël. Lors de la marche, le cortège de luttes a été nassé.
À Montpellier, deux militants de la CNT ont été condamnés pour “port de masques et de lunettes” ; en vérité ils ont été arrêtés pour avoir chanté des slogans contre Bardella, comme en témoigne le premier motif d’arrestation pour “non respect du vote”.
À Bordeaux, un-e manifestant-e du cortège palestinien a fini la journée en garde à vue.
À Reims, une camarade de l’OST a été victime d’une embuscade raciste et transphobe de la police et a subi 21 heures de garde à vue, des coups et des insultes et est convoquée au tribunal en décembre.
Tous ces événements sont liés : en 2024, les prides ont été la démonstration d’une augmentation des lgbtiphobies et de la répression contre les LGBTI. Policiers et militants d’extrême droite sont main dans la main : tous se gargarisent de la victoire du RN aux élections européennes et de sa potentielle victoire aux élections législatives.
Les militants d’extrême droite et les policiers se lâchent déjà. Les attaques contre les prides sont la démonstration que les LGBTI figurent parmi leurs premières cibles.
Dès son arrivée en masse à l’Assemblée nationale, le RN a multiplié les amendements qui visent à réduire les droits des personnes trans. En moins de deux ans, il a publié deux propositions de loi antitrans.
Sous un gouvernement d’extrême droite, nous ne pouvons que craindre une attaque législative sur les droits trans, en plus de tout l’arsenal de lois racistes, coloniales et antisociales déjà annoncées et qui elles aussi vont particulièrement toucher les personnes trans concernées. Mais au-delà, les menaces pour les vies des LGBTI que sont la police et les groupuscules d’extrême droite vont pouvoir amplifier leurs violences toujours plus impunément.
Les droits trans et LGBTI sont en danger. Les droits déjà acquis peuvent nous être repris. Il faut travailler à une unité claire du mouvement LGBTI contre l’extrême droite comme une prise en compte par le reste du mouvement social de la nécessité urgente de prendre en compte les droits LGBTI, encore plus les droits trans !
Portons l’antifascisme dans les luttes LGBTI et la nécessité des luttes LGBTI dans l’antifascisme !
Continuons de construire les luttes et les résistances contre l’extrême droite et ses alliés les bourgeois !